Contrôle technique : suspension du décret

Le nouveau contrôle technique des deux-roues a été «suspendu jusqu’à nouvel ordre» sur demande du président de la République, a indiqué jeudi le ministère des Transports à l’AFP, un jour après l’annonce de son instauration.

Dès l’annonce du décret la FFMC avait immédiatement riposté : les antennes ont alerté les députés et sénateurs présents, l’info a été relayé sur les réseaux sociaux (ce qui a provoqué un tollé général des motards en France), et un communiqué de presse a été envoyé à l’ensemble des médias. La colère a soufflé jusqu’à l’Elysée.

Résultat : le lendemain de cette mobilisation générale, le Président de la République décidait de suspendre le décret. L’approche des élections et la crainte de voir les motards descendre dans la rue ont infléchi le gouvernement.

Selon une porte-parole du ministère, « après une discussion le 12 août avec le chef de l’État, le ministre Jean-Baptiste Djebbari a convenu avec les fédérations de se retrouver à la rentrée pour échanger largement sur les différents sujets les concernant. »

Mais nous ne sommes pas dupes. Cette « suspension » du décret d’application du Contrôle Technique Périodique et Obligatoire n’est bien qu’une suspension d’un décret mal ficelé, incomplet, et inutile mais certainement pas une annulation.

Le CT reviendra tôt ou tard mais notre réponse sera toujours la même : NON !

La FFMC ne cessera de répéter l’inutilité d’un contrôle technique pour les 2 et 3 roues motorisés en s’appuyant notamment sur le rapport MAIDS qui met en évidence que les accidents causés par une défaillance technique du véhicule ne représentent que 0.3% pour les 2RM (contre 20% pour les autos et les PL), alors que les défauts d’infrastructures routières sont bien plus dangereux pour les usagers fragiles.

En attendant la reprise des discussions, nous réfléchissons d’ors et déjà aux actions à mener dès la rentrée pour continuer à peser sur les débats. Un combat n’est jamais perdu d’avance, sauf pour celui qui renonce.

Contrôle technique : trahison gouvernementale

La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, et son acolyte chargé des transports, Jean-Baptiste Djebarri, ont décidé en loucedé de promulguer un décret pour imposer le CT aux 2RM.

Et pourtant, des discussions étaient en cours avec les associations, dont la FFMC, donc rien ne pressait. Même du point de vue européen, les mesures françaises ayant permis de faire baisser le nombre de morts sur les routes pouvaient faire espérer l’abandon de la mesure ; d’autres pays, comme le Danemark ayant opté pour un alternative plus efficace et surtout moins onéreuse.

Pire : le texte modifie les conditions d’agrément des centres pour tous les contrôles techniques, y compris autos, à partir du 1er janvier 2022. Les conditions listées dans le décret sont telles que, à terme, seuls les plus grands groupements comme Dekra-Norisko, SGS, pourront faire ces contrôles. Or ce sont ces mêmes groupements qui ont dicté leur loi à la commission européenne par un lobbying éhonté, basant leurs dires sur des études biaisées.

Il y a fort à parier que, à l’instar de notre ancien premier ministre qui a rejoint le conseil d’administration d’Atos, entreprise dont l’une des activités est liée au recouvrement des amendes générées par les radars automatiques, après avoir imposé le 80, l’un ou l’autre des protagonistes liés à ce décret se verra grassement remercié par Dekra et consorts dans les mois à venir. Cela s’appelle pudiquement un retour sur investissement.

En tout état de cause, nous ne resterons pas les bras croisés. Il y a le terrain juridique, et il y a les actions de terrains. Mais pour les actions futures il faudra être plus nombreux, beaucoup plus nombreux. 30 000 manifestants en France lors des dernières manifestations alors que nous sommes 2,3 millions à rouler, ce n’est pas assez. Sauf si vous préférez payer…

La FFMC demande un droit de réponse à M6

Suite au reportage diffusé le 4 juillet 2021 dans le cadre du magazine 66 minutes sur M6, la FFMC a fait part de son profond mécontentement en découvrant que les propos de notre représentant avaient été tronqués.

Il ne fait aucun doute, au visionnage, que M6 a monté un document à charge contre les motards, loin de toute éthique et de la déontologie que l’on attend de journalistes dignes de ce nom.

La FFMC a donc décidé d’exiger un droit de réponse afin de rétablir la vérité et d’exposer son point de vue en toute impartialité.

Outre les courriers et mails envoyés par les antennes, tous les adhérents et sympathisants de la FFMC sont invités à en faire de même à titre individuel.

Pour cela, rien de plus simple : il vous suffit de télécharger le modèle de courrier ci-joint. Vous pouvez le personnaliser si nécessaire. Il ne reste qu’à le signer puis l’envoyer à l’adresse indiquée dessus.

Vous pouvez aussi envoyer ce courrier par mail en suivant le lien suivant :

https://d6tizftlrpuof.cloudfront.net/live/i/600fcad543059d3de1500a27/8308fd5cc00b64c02a9f2638596ca579b54a9685.html?reset puis, il suffit de cliquer sur « je veux donner mon avis » et « continuer », et de choisir comme option proposée « un autre sujet ». Il n’y a plus ensuite qu’à faire un copier-coller du texte.

Plus nous serons nombreux à envoyer ce courrier, mieux nous serons entendus. Une force perçue est une force respectée.

Plus nombreux, plus forts !

M6 : reportage ou ingénierie sociale? Quand la TV formate les esprits…contre les motards

Peut-être avez vu le magazine 66 minutes sur M6 diffusé dimanche 4 juillet à 17h20. L’un des sujets était consacré aux nuisances sonores dont se plaignent des riverains en vallée de Chevreuse. L’entame du documentaire, reprise sur la page FB de M6 annonce la couleur : « Avec l’arrivée des beaux jours, des villages sont pris d’assaut par des milliers de motards. Un supplice pour les riverains qui vivent aux abords des routes et ne supportent plus les nuisances sonores… » Le motard est déclaré coupable avant même d’avoir été entendu.

D’abord un reportage tout à fait anodin sur une pauvre famille qui habite depuis 4 ans dans la Vallée de la Chevreuse où le bruit incessant des motos empêchait notre gentille famille de prendre ses repas sur la terrasse.  La cheffe de famille a avoué ne pas avoir été interpellée, lors de l’achat, par le fait que la maison était située à un carrefour sur une départementale très passante, surtout le weekend. Peut-être que l’agence immobilière lui a fait visiter le bien vers 23h00 en lui cachant que cette route touristique au cœur de la vallée de Chevreuse, dans les Yvelines, est très prisée des touristes et des vacanciers qui la parcourent tout au long de l’année en auto, moto, camping-car, en autocar…

Ensuite, le journaliste nous montre un jeune motard écervelé, avec moins de 8 mois de permis, et absolument pas représentatif des 2,5 millions de motards recensés en France, qui nous montre tout fiérot comment enlever la chicane db-killer de son pot d’échappement Leo Vince. Bien sûr, le journaliste a oublié de préciser qu’il est interdit de changer de pot d’échappement sans refaire passer une homologation à sa moto et ce, même si le pot est lui-même homologué. Ce n’est pas un mensonge…juste une omission de taille. Et une tentative de généralisation tendant à faire croire que tous les motards se livrent à cette pratique.

Puis on poursuit avec le maire de la commune qui fait des mesures de son et nous présente une jolie courbe qui montre que le bruit est incessant dans sa commune. Le maire ne manque pas d’incriminer les motards, mais il est dit qu’on ne peut pas distinguer le bruit d’une moto d’une voiture ou d’un camion puisque la mesure de bruit est de 6 heures à 22h, et en réalité, à l’image la courbe de bruit est plate (ce qui est étrange pour une courbe de bruit).

Retour sur les motards et la Gendarmerie qui fait des contrôles :il y a bien un jeune motard qui s’est fait choper mais le délinquant avait son db-Killer sur lui, donc il a pu repartir. Damned !

Le clou arrive quand le gendarme nous dit que c’est le fabriquant qui fixe le niveau sonore et que la gendarmerie ne peut rien faire. Sauf que, il aurait été plus honnête et déontologique de la part du journaliste de reconnaître que la norme euro 4 limite le bruit à 80 db, et de plus rend le db-killer inamovible.

Coupage et montage : les deux mamelles du formatage des esprits

20 petites secondes sont accordées en fin de reportage à un représentant de la FFMC 78 qui explique le point de vue de la fédération mais à ce stade du documentaire, on l’aura compris la messe est dite : les motards sont de vilains sauvageons qui troublent le repos des riverains et trafiquent leurs motos. Notre représentant avait pourtant livré suffisamment d’arguments pour clarifier les choses et trier le bon grain de l’ivraie, mais nous avons appris peu de temps après que la direction de M6 a dépossédé le réalisateur de son documentaire pour faire des coupes et des montages en vue de l’orienter contre les motards.

Luc Pelletier, coordinateur de la FFMC 78, précise les choses : "Le réalisateur avait contacté à l'origine la FFMC 78 pour faire un reportage équitable sur le bruit moto en Vallée de Chevreuse, lieu de défoulement de certains motards le weekend. La FFMC 78 était invitée exprimer son point de vue et celui de la FFMC nationale. Ce reportage devait être diffusé le 27 juin mais a été reporté d'une semaine… parce que le résultat du montage ne "plaisait" pas à un responsable de M6! Et ce, contre l'avis du réalisateur qui a refusé de "signer" le reportage. 
Au final : Diffusion du reportage à charge contre la moto où tous les anti-motos ont pu s'exprimer largement sans contradiction… le représentant de la FFMC78 n'a eu droit qu'à une banalité de quelques secondes (son intervention a été coupée au montage par la direction de la chaîne)"

Le reportage en lui-même ne ment pas de façon éhontée, mais les coupes et le montage donnent une vision tronquée de la réalité. On focalise sur un détail, puis on généralise en jetant l’opprobre sur un groupe (en l’occurrence les motards) à cause du comportement de quelques individus.

Moto-phobie et ingénierie sociale

En réalité, M6 participe à la mise en place d’une ingénierie sociale concernant le CT moto et la moto-phobie ambiante. L’ingénierie sociale consiste à parler et encore parler d’un sujet même, souvent en omettant certains détails qui permettraient d’avoir une vision objective, pour finir par le faire accepter même si au départ on était contre. Cette pratique est utilisée pour toute sorte de sujets : influence sociale et politique, idéologie ultra sécuritaire, écologie punitive, privatisation des services publics, banalisation de la discrimination…

Doit-on s’en étonner ? Non, quand on regarde les liens puissants qui unissent les patrons de presse en général, et de chaîne TV en particulier, avec le pouvoir en place, quel qu’il soit.

Nul doute que l’on devrait bientôt voir fleurir des reportages du même tonneau sur l’ensemble des chaînes TV françaises.

La moto-phobie rampante est à l’œuvre à différents niveaux : ZFE, stationnement payant pour les 2RM, contrôle technique, contrôle ciblés et discriminants dans certains départements (dont le 64), etc.

Notre société est une structure où tout ou presque a été rationalisé, où tout ou presque a été pensé afin de déterminer et de contrôler les individus évoluant dans ce milieu. C’est aussi cela l’ingénierie sociale. Cette rationalisation est plus ou moins importante selon les cas, mais plus elle est grande, plus les libertés se réduisent. Or la moto, est une liberté. Notre liberté !

10 avril : Jour de colère contre le contrôle technique moto

Samedi 10 avril, 300 motards des Landes et des Pyrénées Atlantiques, partis de Mont-de-Marsan, de Dax et Pau, se sont unis pour manifester contre une directive européenne qui prévoit une mise en place au 1er janvier 2022 pour les États membres. Une délégation de Bayonne avait au préalable rejoint la FFMC 40 à Dax.

Avant de rallier le cortège principal à Tarnos, les Palois n’ont pas manqué de visiter quelques centres de contrôle en cours de route.

La FFMC le dit depuis des années, les études le montrent, l’état technique des deux-roues motorisés (2RM) est une cause d’accident rare. Le rapport MAIDS a fait état de 0.3 % des accidents étudiés ! Malgré un vote « NON » à l’assemblée nationale et au Sénat français, bien que la France ait défendu ce « NON » au parlement européen, , la directive 2014/45/UE a été votée et préconise une mise en place d’un CT moto à compter du 1er janvier 2022 ! La directive prévoit cependant une possibilité d’y déroger en faisant état de mesures « alternatives » pour améliorer la sécurité routière des 2RM et en montrant que l’accidentalité 2RM a baissé.

Bien des mesures ont été prises en France en vue de faire baisser l’accidentalité 2RM. En particulier, le permis moto a fait l’objet d’une refonte complète, mise en place courant 2020. La FFMC et l’AFDM (association pour la formation des motards), qui défendent l’idée que l’éducation et la formation sont primordiales, y ont activement participé. Bien d’autres mesures, pas toujours avec l’accord de la FFMC d’ailleurs, ont été prises dans ce but. Au final, malgré une augmentation notable du parc roulant des 2RM, l’accidentalité a bel et bien baissé !
L’occasion de visiter plusieurs centres de contrôle Dekra pour discuter avec les franchisés et remettre des courriers marquant notre opposition à ce projet.
Une belle leçon de solidarité pour démontrer l’attachement des militants et sympathisants à leur esprit de liberté.
L’occasion a aussi été saisie pour marquer un certain nombre de « points noirs » sur le chemin (nids de poule, aménagements dangereux, infrastructures accidentogènes).

 Si la FFMC a appelé à manifester contre le CT moto, c’est aussi pour dénoncer le scandaleux lobbying des opérateurs de contrôle technique ! Ces opérateurs, qui bénéficieraient financièrement d’un CT moto, sont les mêmes qui font tout pour que le parlement européen le mette en place : ils sont donc juges et parties ! C’est inadmissible !
FFMC 40 et 64 ensemble pour une manifestation commune de DAX à BAYONNE, avec le renfort des Montois et Palois. 250 motos d’après les organisateurs, plus de 300 d’après les forces de l’ordre…

Les actions ne cesseront pas tant que ce projet ne sera pas abandonné. Prochain RDV samedi 24 avril à 13H00 au Zénith de Pau en soutien de la manifestation de la Fédération des Bikers de France (FBF), pour les mêmes motifs…

Sortie moto FFMC 64 du samedi 27 mars

Vous aviez été nombreux à demander si nous organisions des journées « reprise de guidon ». L’absence de correspondant AFDM dans le département ne permettait malheureusement pas de le faire. Nous aurions pu solliciter l’EDSR mais la préfecture est aux abonnés absents quand on leur parle de moto.

Nous donc décidé d’organiser une sortie, ouverte à toutes les cylindrées, aux débutants comme aux plus expérimentés. Le but était de partager un bon moment en mode balade à travers le Pays Basque, et de profiter des pauses pour parler de notre passion commune autour des valeurs qui animent la FFMC : Solidarité, Egalité, Liberté.

10 motos (du 125 au 1800) et 13 participants ont donc suivi un périple de 200 km à travers le Pays Basque dans une ambiance joyeuse et conviviale, avec une belle solidarité. Pendant les pauses nous avons pu parler moto, de la fédé, de nos valeurs, des actions, de nos combats et de l’importance d’adhérer.

Du coup, un nouveau groupe Facebook a été créé (Sorties moto FFMC 64). https://www.facebook.com/groups/291058249070478 Il est ouvert à tous et vous permettra d’être informés sur les prochaines sorties moto organisées par les membres du bureau de la FFMC 64. Vous y retrouverez toutes les photos, les vidéos et les commentaires des participants

Ralentisseurs et coussins : la chasse est ouverte !

Depuis quelques années les communes ont multiplié les zones 30, assorties de tous les dispositifs possibles pour ralentir les véhicules.

Si l’objectif est louable en soi (nous sommes tous pour une conduite apaisée, notamment en centre ville), force est de constater que les aménagements sont souvent réalisés sans respect des textes en vigueur, des normes, et deviennent des obstacles dangereux pour les 2RM. Les automobilistes voient souvent une usure prématurée de leurs véhicules. Même les riverains finissent par se plaindre de nuisances sonores (décélération, choc sur l’obstacle, ré-accélération) et l’effet pervers inattendu est aussi une plus forte pollution. Et que dire des ralentisseurs et coussins usés, rainurés, se désolidarisant…

Quant à la santé des conducteurs et des passagers qui subissent des chocs répétés… Imaginez ce que ressent un blessé dans une ambulance lors du passage sur un dos d’âne, ou un chauffeur de bus qui passera des centaines de fois par mois sur ces montagnes russes.

Les 3 et 4 avril seront des journées d’action pour dénoncer le mauvais état des infrastructures et la dangerosité des aménagements. Mais tout au long de l’année vous pouvez continuez à envoyer vos observations par mail à contact@ffmc64.fr, avec la localisation exacte et si possible une photo. Ou même écrire au maire de votre commune pour l’alerter.

Pour vous aider à faire ces relevés la FFMC 64 met à votre disposition les trois fiches ci dessous :

Ces fiches vous permettront de connaître pour chaque type d’aménagement les caractéristiques techniques, géométriques, et les règles d’implantation à respecter, pour prendre les mesures sur place.

Plus nous serons nombreux à faire ces signalements, plus nous aurons de garantie de succès pour que la sécurité des 2RM soit prise en compte dans les aménagements et la gestion des infrastructures.

Préfecture de Pau : silence radio

La préfecture, d’habitude si prompte à communiquer tout azimut en matière de sécurité routière, se fait soudainement silencieuse quand la FFMC fait des propositions concrètes.

Après la manifestation du 20 février 2021 nous avons fait parvenir à la Coordinatrice Sécurité Routière et au Directeur de cabinet du Préfet un document faisant état de propositions concrètes. Ce document leur a été transmis par l’intermédiaire du Chargé de Mission Deux-Roues Motorisé du département, donc peu de risque qu’il se perde en route…

Que demande la FFMC 64 ?

D’abord le droit de siéger à la Commission Départementale Sécurité Routière, en qualité d’association représentative d’usagers de la route, conformément à l’article 411-11 du code de la route, et comme cela se fait dans tous les départements où la demande a été faite. Nous proposons aussi des actions concrètes pour améliorer la sécurité des usagers de 2RM. Ces propositions portes sur la sensibilisation et la responsabilisation des conducteurs, plutôt que sur la répression et la culpabilisation ; une formation aux premiers secours ; une médiation avec les élus locaux pour améliorer les infrastructures et modifier les aménagements dangereux.

Mais depuis la transmission du document, le corps préfectoral reste muet. On ne peut que s’interroger sur ce silence. L’amélioration de la sécurité des usagers les plus vulnérables ne semble avoir que peu d’importance, en dehors de la répression.

Quoi qu’il en soit, nous restons ouverts pour une rencontre et faire valoir les droits des conducteurs de 2RM. Avec un peu de chance, quelqu’un finira bien par trouver un téléphone en état de fonctionnement pour proposer un rendez-vous…

Contrôle technique : un scandale politique, financier, et social !

L’actualité récente du parlement européen a remis sur le devant de la scène un dossier sur lequel la FFMC n’a jamais cessé de plancher : le contrôle technique. Un véritable scandale sous plusieurs aspects, qui après avoir été mis en échec en France revient par l’Europe : explications.

Le premier est la débauche de moyens engagée pour ce projet de contrôle technique, tant au niveau français qu’au niveau européen. Pourquoi ? Parce que les études montrent qu’une défaillance technique ne concerne qu’une petite minorité de l’accidentalité moto, estimé à 0.3 % de la mortalité ([étude MAIDS, rapport des Ponts et Chaussées->https://ffmc.asso.fr/vers-un-futur-controle-periodique]) ! Quel mépris pour les 99.7 % de victimes que ne concerne pas cette débauche de moyens et de deniers publics !

Le deuxième est la scandaleuse confusion des rôles qui fait que le consortium chargé d’étudier la pertinence de mettre en place le CT comporte parmi ses membres des opérateurs de contrôle technique ! Quand on propose à Dekra d’étudier la pertinence du CT, il va bien évidemment dire que ça sera très utile… même si ça le sera surtout pour son chiffre d’affaires ! Ce scandale des ces prétendus experts qui ne font en réalité que défendre leurs propres intérêts avait déjà été dénoncé en France par la FFMC depuis 2007 ! Pourtant, quand à l’époque Eric de Seynes qui dirigeait la branche deux-roues de la CSIAM (chambre syndicale des importateurs d’automobiles et de motocycles) avait suggéré l’alternative d’un contrôle à la revente – que la FFMC jugeait d’ailleurs tout aussi inutile – qui pourrait être fait dans les ateliers moto, on lui avait rétorqué que ces ateliers ne pouvaient pas prétendre être juges et parties ! Mais quand ce sont Dekra et consorts qui sont à la fois de juges et parties, c’est visiblement différent.

Dernier point scandaleux, l’étude portée devant le parlement européen, et sur laquelle il s’appuie pour recommander la mise en place du CT pour tous les États membres et pour toues les catégories de 2RM a en réalité été menée sur des cyclomoteurs (des 49.9 !) et dans des provinces espagnoles. Et c’est cette étude qui a été extrapolée à tous les pays européens et toutes les catégories, sans aucune base scientifique pour étayer cette extrapolation ! De quoi faire rougir la Haute autorité pour la transparence de la vie publique française, qui stipule bien que le fait de « communiquer délibérément à des personnes détentrices de l’autorité publique des informations erronées ou des manœuvres destinées à les tromper » est tout sauf scientifique, et s’approche dangereusement de la tromperie ! Autant demander à un fabricant d’aspirateurs si la meilleure façon d’enlever la poussière n’est pas l’achat obligatoire d’un… aspirateur !

Un dernier point sur ce qui existe déjà dans la loi française quant aux conditions de sécurité que doit présenter un 2RM : il est déjà inclus dans les textes que toute visite dans un atelier moto implique que le 2RM ne puisse ressortir de l’atelier que si et seulement s’il présente toutes les conditions techniques nécessaires à la sécurité. La responsabilité du professionnel est engagée, même si vous n’êtes allés à l’atelier par exemple que pour refaire gratuitement la pression de vos pneus ! Autant dire qu’il a tout intérêt à bien y veiller pour des raisons déontologiques, légales… et commerciales !

En résumé, on déploie donc des moyens totalement disproportionnés à la réalité du risque lié à la sécurité, et ce sur la base d’études défendues par les futurs opérateurs eux-mêmes. La FFMC le rappelle depuis plus de 40 ans : la sécurité s’obtient par l’éducation, pas par la contrainte, surtout quand cette contrainte est totalement déconnectée de la réalité au profit de faux experts qui sont de vrais affairistes, au plus mauvais sens du terme. Nous continuerons à dénoncer ce scandale jusqu’au bout, en France comme en Europe !