Le bruit volontairement excessif : ça fâche !

Vous l’avez peut-être remarqué, ou même vécu : les contrôles spécifiques sur les deux-roues motorisés se multiplient sur La côte Basque. Il faut admettre que le bruit excessif de certains usagers de deux-roues motorisés, motos comme scooters, cristallise bien des mécontentements.

Résultat : 5% des 2RM contrôlés (motos et scooters) ont été verbalisés à cause d’un échappement trop bruyant. 5% c’est peu…Mais c’est suffisant pour jeter le discrédit sur les 95% restants.

Depuis 40 ans que la FFMC existe, le respect de l’autre est central dans son projet. Ce n’est pas qu’une déclaration de bonnes intentions dans ses statuts, c’est un projet associatif, une philosophie, que chaque personne responsable se doit de respecter.

Mais comment exiger d’être respectés si on ne respecte pas l’autre ?

Trop de motards prennent des libertés avec leur machine, et ce dès la sortie de la concession. Certains n’auront jamais roulé avec une moto munie de son échappement d’origine, et certains n’hésitent pas à ôter sciemment le dB killer, indispensable pour limiter le bruit et respecter à la fois l’homologation et les autres ! Ce manque de considération pour autrui de la part d’une partie de la population motarde, c’est le monde motard qui se tire une balle dans le pied.

On peut distinguer plusieurs catégories chez les adeptes du bruit :

Le kéké

Alias le frimeur, le Jacky, ou le Cacou en fonction de sa localisation. Cas quasi désespéré, en tous cas très difficile à convertir, parce qu’il VEUT montrer qu’il existe par ce bruit excessif…Besoin de reconnaissance, ou de combler un manque ? Sans doute frustré par on ne sait quoi, il a décidé de se faire plaisir en dérangeant tout le monde. Oui, le kéké est sans gêne et très égoïste. Irrécupérable.

L’esthète

Pour lui le son d’un silencieux doit « matcher » avec sa monture. Source de fascination, la mélodie de son silencieux fait l’objet d’une véritable quête acoustique pour obtenir le match parfait. Son but est d’améliorer le son (ce qui n’a rien de mal en soi), mais obtenir une mélodie parfaite n’autorise pas à devenir bruyant à l’excès.

L’inquiet

Il pense que le bruit va lui sauver la vie. Afin de se prémunir contre les risques, il adopte des échappements plus bruyants censés améliorer sa « détectabilité ». Mais, suivant les règles de la physique et de l’acoustique, les émissions sonores se propagent dans le sens de leur sortie. Ironiquement, les échappements du véhicule, silencieux de moto inclus, sont installés à l’arrière, comme tout le monde le sait. Donc jouer la carte du bruit pour être mieux perçu en imaginant que « le bruit sauve des vies » est une fausse bonne idée. Il y a sur nos motos un avertisseur sonore pour ça, qui plus est tourné vers l’avant de notre moto…Les lois de la physique et de l’acoustique sont intangibles.

Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) 44% des motocyclistes impliqués dans des accidents mortels ne sont pas responsables. Dans 63 % de ces cas, la motocyclette n’a tout simplement pas été détectée par d’autres véhicules. Mais la première chose que dit le tiers mis en cause, c’est : « je ne l’avais pas vu » et non « je ne l’avais pas entendu »

L’usager qui se sent « tranquillisé » par l’émission de ce bruit sensé prévenir les autres de sa présence prendra moins de précautions essentielles à la conduite. Tous les formateurs vous le diront, et ce dès la moto-école : la première règle à respecter, en particulier à moto, c’est l’anticipation ! Si on compte sur des pleins phares pour être vus et sur du bruit pour être entendus, c’est qu’on ne compte pas assez sur… nous-mêmes !

Les risques de sanction

Quoi qu’il en soit, les contrôles vont se multiplier et l’addition risque d’être lourde : 135 €, dans le cas d’une modification du pot d’échappement (11 € dans le cas du simple port d’un échappement ne répondant pas aux normes de l’homologation). La maréchaussée peut aussi immobiliser le véhicule, et dans les cas extrêmes sa destruction peut être ordonnée. Les forces de l’ordre ont aussi le pouvoir de sanctionner l’usage du rupteur même si l’échappement est homologué…

N’oublions pas aussi que le bruit volontairement excessif a été l’un des arguments pour tenter de nous imposer le contrôle technique.

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